La rupture amoureuse peut-être vécue de façon aussi intense que la perte d’un proche.
On parle alors du deuil amoureux. Si celui-ci n’est pas fait, cela peut représenter une entrave pour accueillir un nouvel amour. Certaines personnes le dénient, et se jettent à cœur perdu dans une nouvelle relation, mais celle-ci sert généralement de relation
« pansement », la personne n’étant émotionnellement pas disponible.
Les différentes phases du deuil
A l’instar d’une perte, la personne pourra traverser les différentes phases du deuil :
- La sidération
- Le déni
- La colère
- La tristesse
- L’acceptation
- Le changement
Le fait de parler de phases et de représenter ces étapes par une courbe peut laisser supposer qu’il s’agit d’une itération, permettant à la personne endeuillée de franchir les étapes, les unes après les autres.
Les marchandages, ces boulets qui nous empêchent d’avancer
Cela serait bien trop simple, n’est ce pas ? En règle générale, on passe d’une étape à l’autre, parfois dans la même journée ! On parle de marchandages, qui sont autant d’aller-retours entre les différentes phases, permettant au coaché de se rattacher à sa perte et ainsi de ne pas la laisser partir. Ces marchandages nous enchainent à cette rupture et nous empêchent d’aller de l’avant en traversant simplement les différentes étapes du deuil.
Dans certains process on se rend compte que certaines histoires ne sont pas terminées, il peut être nécessaire dans le cadre d’une séance d’y revenir et de travailler dessus. Souvent les clients peuvent avoir l’impression d’avoir tiré un trait sur leur histoire précédente, la rupture ayant eu lieu quelques années auparavant, sans se rendre compte que même si les émotions étaient moins vives, ils pouvaient être bloqués dans une position de marchandage inconscient.
Ce fut le cas d’Olivia*, qui lors de notre entretien préalable, m’expliqua sa rupture avec le père de son fils, deux ans auparavant. Sans avoir le temps de la questionner, elle enchaîna avec le fait qu’elle en avait fait le deuil, et qu’elle était passé à autre chose. Un peu plus tard, au détour de la conversation, elle évoqua sa relation actuelle avec son ex-mari, où ils pouvaient encore avoir des rapports sexuels lorsque leurs solitudes se rencontraient. Cette ambiguïté commençait à la gêner, d’autant plus que certains
« souvenirs surgissent à des moments incongrus ». Elle me raconta d’autres indications, permettant de comprendre qu’elle « marchandait » encore avec cette rupture qui n’était pas digérée.
Dans les marchandages, tel que décrit par F. Délivré, Olivia semblait bloquée dans celui de « prendre la fuite ». Elle avait mené une grande campagne de vide en jetant de nombreuses affaires et en se convaincant qu’elle était passée à autre chose.
Nous avons exploré les différentes facettes des émotions qui la traversaient. La colère, la tristesse, la nostalgie… Avec des exercices adaptés, elle a su dépasser ces fameux marchandages et entamer la remontée vers l’acceptation.
L’écriture comme outil pour apprivoiser ses émotions
Je propose régulièrement à mes coachés, des exercices d’écriture. Coucher ses « maux » sur papier, permet de vider ses émotions, tout en s’en distanciant. On peut alors les observer, les comprendre pour enfin réellement les accepter. Détruire une lettre écrite à un.e ex, permet également d’effectuer une catharsis salutaire. Mais il s’agit de le faire au bon moment. Car toutes les phases du deuil, aussi difficiles soient-elles, doivent être traversées.
Car même si cela semble très éculé comme phrase, le temps fait bien son travail. Et parfois certaines ruptures vécues, il y a quelques années, comme des tsunamis, peuvent nous sembler dérisoires aujourd’hui. D’autres peuvent nous permettre une redécouverte voir carrément une découverte de nous même.
Avez-vous déjà expérimenté une rupture aussi violente, aussi profonde ?
Comment l’avez-vous surmonté ? Avez-vous fait appel à un thérapeute ? Lu des livres ? Ou attendu simplement que cela passe ?
*par soucis de confidentialité, l’identité de mes clients est toujours modifiée.
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