C’était attendu, vu l’évolution des chiffres, nous voilà de nouveau contraints de nous confiner chez nous. Sur le papier, ce confinement s’annonce moins rock’n’roll que le précédent : les enfants continuent d’aller à l’école, nous ne sommes plus obligés d’endosser plusieurs rôles à la fois au risque de frôler le burn out.
Pourtant ce confinement semble moins bien accepté que sa première version plus printanière. Tout d’abord car nous en sommes déjà à la saison 2, et qu’il va y avoir moins de surprises. Les rouleaux de papier toilettes ont déjà été dévalisés, et la vague de migration a également eu lieu mais de façon moindre. Ce qui nous surprend, c’est qu’il semble être moins respecté qu’en mars. Plus de dérogations, et surtout un ras le bol général. Ce virus, et sa capacité à nous empoisonner la vie nous sape le moral. Pas de dates de sortie de vaccin, on parle d’un deuxième et pas d’un second confinement, il ne fait pas beau. Bref, notre résilience et notre capacité d’adaptation sont mises à rude épreuve.
La résilience un concept très en vogue
On en parle souvent de la résilience, mais savez-vous précisément de quoi il s’agit ?
Le terme de résilience s’applique à des matériaux ayant la capacité d’absorber un choc en subissant une déformation. C’est le neurologue et psychiatre Boris Cyrulnik qui vulgarise cette notion de résilience chez l’être humain. La définition qu’il en donne est la « capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir en dépit d’« événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes sévères ».
Nous pouvons considérer que cette année 2020, avec sa cohorte de privations de libertés individuelles, l’énoncé quotidien à la télévision du nombre de morts, les attentats, sont autant de rappels de notre vulnérabilité. Nous ne pouvons rien prévoir, le monde qui était le nôtre est désormais instable. La peur peut nous assaillir.
C’est un tableau sombre, n’est-ce pas ?
Comment ne pas se laisser envahir par le défaitisme ? Comment trouver l’énergie de se lever le matin, et d’essayer de capter ce que la vie a de beau à nous offrir ? Car soyons honnête, si on analyse froidement notre situation, elle est moins pire que celles de nos grands-parents. Nous n’avons pas à craindre des bombardements, et les vivres ne vont pas nous manquer. Néanmoins se rappeler que tout ce que l’on nous demande c’est de rester gentiment devant notre tv et regarder Netflix, n’enlève rien à cette angoisse sourde que nous ressentons.
Faire preuve de résilience
Alors comment mobiliser notre énergie, et faire preuve de résilience ?
Nous l’avions vu lors d’un précédent billet sur Instagram, il est d’abord important de comprendre l’origine de nos émotions, et en l’occurrence de nos angoisses :
- De quoi ai-je peur ?
- Pourquoi est-ce que je me sens frustré.e ?
- Qu’est-ce que je risque concrètement ?
- Ai-je peur de mourir ?
- D’être malade ?
- Ou est-ce l’inquiétude pour mon entourage, qui est peut-être fragile ?
Il est nécessaire de regarder en face ces sentiments. De se poser ces questions pour en comprendre leur origine.
Par exemple, Nina regarde tous les matins les informations sur BFM. Elle est freelance en graphisme, et ses clients n’ont pas vraiment la tête à communiquer et à investir dans des travaux qu’ils ne peuvent pas exploiter.
Nina se sent angoissée par la crise économique, elle a peur de tomber malade. Elle se sent oppressée par la situation et comme elle n’a pas de date de fin, elle s’épuise dans des questionnements où elle n’a que peu de réponse.
Il est important dans un premier temps pour Nina, de comprendre ce qui lui fait peur. La TV peut s’avérer extrêmement anxiogène, les infos quand tout va mal vendent mieux leurs espaces publicitaires. Les spectateurs cherchent à s’informer et sont donc plus souvent devant leur poste de tv. C’est un effet déformant, qui amplifie le biais de confirmation que vous pouvez ressentir : c’est dur, la situation va très mal.
Nina, grâce à son travail avec son coach, identifie que ce qui lui fait réellement peur, c’est la perte de revenus, et le sentiment de ne pas pouvoir contrôler son destin. Car actuellement c’est ce qui est difficile, nous ne maitrisons même pas nos faits et gestes, et nous devons limiter nos déplacements. Elle détermine ce sur quoi elle peut agir : sa façon de percevoir les évènements qu’elle ne contrôle pas, et sa capacité de les accepter. En identifiant factuellement ce qui lui fait peur, elle peut se mettre en action pour y trouver des solutions. Elle ne subit plus totalement la situation, elle fait sienne l’acceptation des évènements et va chercher les ressorts positifs qui vont lui faire du bien. Plutôt que de ressasser des questions sur lesquelles elle n’a aucun pouvoir, elle va se tourner vers les choses qu’elle peut contrôler : prendre du temps pour elle en faisant des choses qu’elle repoussait sans cesse par manque de temps (yoga, méditation…). Terminer des tâches ingrates de type administratives, mais qui lui permettent d’assainir sa gestion financière. Partager des moments simples avec ses proches, au téléphone ou en visio.
En acceptant les évènements et en arrêtant de lutter contre, Nina a activé sa résilience. L’angoisse et la peur pourront ressurgir, mais désormais elle connaît la nécessité de les identifier et de chercher le positif là dedans.
Nietzsche, a développé un concept très stoïcien : AMOR FATI. Aimer son destin. Non pas d’une façon fataliste, mais de l’embrasser, de l’accepter et d’en faire une force. C’est cela qu’il faut avoir en tête. Nous ne sommes pas maîtres des évènements extérieurs, nous ne pouvons agir que sur notre perception de ces évènements.
Lors du premier confinement, un de mes camarades de promo m’avait dit que crise en chinois s’écrivait avec deux caractères : danger et opportunité.
Arrivez-vous à déterminer les opportunités qui s’offrent devant vous ?
Crédit photo : Ian Stauffer – Unsplash.
コメント